mardi 22 mars 2011

Tablette du Feu

(A ceux qui veulent comprendre et savoir)


Au Nom de Dieu, le Très Ancien, le Très Grand. 
En vérité, les cœurs fidèles se consument dans le feu de la séparation : 
Où est le rayonnement de la lumière de Ton Visage, ô Bien-Aimé des mondes ?

Ceux qui sont proches de Toi ont été abandonnés dans les ténèbres de la désolation : 

où est l'éclat du matin de Ta réunion, ô Désir des mondes?

Les corps de Tes élus gisent, frissonnants, sur des sables lointains : 

où est l'océan de Ta présence, ô Enchanteur des mondes?

Des mains impatientes se lèvent vers le ciel de Ta grâce et de Ta générosité : 

où sont les pluies de Tes bienfaits, ô Toi qui exauces les mondes?

Les infidèles ont surgi de toutes parts avec cruauté : 

où est le pouvoir irrésistible de Ta plume de commandement, ô Conquérant des mondes? 

L'aboiement des chiens se fait entendre avec force de tous cotés : 

où est le lion de la forêt de Ta puissance, ô Toi qui châties les mondes?

Le froid a paralysé toute l'humanité : 

où est la chaleur de Ton amour, ô Feu des mondes?

La calamité a atteint son plus haut degré : 

où sont les signes de Ton secours, ô Salut des mondes?

L'obscurité a enveloppé la plupart des nations :

où est l'éclat de Ta magnificence, ô Splendeur des mondes?

La malignité des hommes les a rendus arrogants à l'égard de Dieu : 

où sont les épées de Ta vengeance, ô Destructeur des mondes?

L'avilissement a touché le fond de l'abîme : 

où sont les emblèmes de Ta gloire, ô Gloire des mondes?

Les chagrins ont affligé le Révélateur de Ton Nom, le Très-Miséricordieux : 

où est la joie de l'Aurore de Ta révélation, ô Félicité des mondes?

L'angoisse s'est emparée de tous les peuples de la terre : 

où sont les étendards de Ton contentement, ô Joie des mondes?

Tu vois le Point de l'Apparition de Tes signes obscurci par des insinuations perverses : 

où sont les doigts de Ta puissance, ô Pouvoir des mondes?

Une soif intense a gagné tous les hommes : 

où est la rivière de Ta générosité, ô Miséricorde des mondes?

L'avidité a fait de toute l'humanité une captive : 

où sont les incarnations du détachement, ô Seigneur des mondes?

Tu vois cet Opprimé seul et exilé : 

où sont les armées des cieux, de Ton commandement, ô Souverain des mondes?

J'ai été abandonné en terre étrangère : 

où sont les emblèmes de Ta fidélité, ô Espérance des mondes?

Les affres de la mort se sont emparées de tous les hommes : 

où est le déferlement de Ton océan de vie éternelle, ô Vie des mondes?

Les murmures de Satan ont été insufflés en chaque créature : 

où est le météore de Ton feu, ô Lumière des mondes?

L'ivresse de la passion a perverti la plupart des hommes : 

où sont les matins de la pureté, ô Désir des mondes?

Tu vois cet Opprimé environné de tyrannie parmi les Syriens : 

où est le rayonnement de Ta lumière naissante, ô Lumière des mondes?

Tu vois qu'il m'est interdit de parler: 

D'où jailliront alors Tes mélodies, ô Rossignol des mondes?

La plupart des gens s'absorbent dans les chimères et les vaines imaginations : 

où sont les interprètes de Ta certitude, ô Quiétude des mondes?

Baha est submergé par un océan de tribulations : 

où est l'Arche de Ton salut, ô Sauveur des mondes?

Tu vois la Source de Ta parole dans les ténèbres de la création : 

où est le soleil du ciel de Ta grâce, ô Toi qui donnes la lumière aux mondes?

Les lampes de la vérité et de la pureté, de la loyauté et de l'honneur ont été éteintes : 

où sont les signes de Ta colère vengeresse, ô Toi qui animes les mondes'?

En vois-Tu un seul qui se soit fait Ton champion 

ou qui médite sur ce qui Lui est advenu dans le sentier de Ton amour? 
Ma plume s'arrête maintenant, ô Bien-Aimé des mondes.

Les branches de l'Arbre Divin gisent, brisées par les vents impétueux de la destinée : 

où sont les bannières de Ton secours, ô Champion des mondes?

Ce Visage est dissimulé par la poussière de la calomnie : 

où sont les brises de Ta compassion, ô Miséricorde des mondes?

La robe de la pureté est souillée par les peuples de la duplicité : 

où est le vêtement de Ta sainteté, ô Toi qui embellis les mondes?

L'océan de la grâce s'est immobilisé pour ce que les mains des hommes ont fait : 

où sont les vagues de Ta générosité, ô Désir des mondes?

La porte qui conduit à la Présence divine est fermée de par la tyrannie de Tes ennemis : 

où est la clé de Ta grâce, ô Toi qui rends les mondes accessibles?

Les vents empoisonnés de la sédition ont jauni les feuilles : 

où est l'ondée des nuages de Ta bonté, ô Bienfaiteur des mondes?

L'univers est obscurci par la poussière du péché : 

où sont les brises de Ton pardon, ô Toi qui pardonnes aux mondes?

Cet Adolescent se sent esseulé dans une terre désolée : 

où est la pluie de Ta grâce céleste, ô Toi qui exauces les mondes?

O Plume Sublime, dans le royaume éternel, nous avons entendu Ton plus mélodieux appel: 

prête l'oreille à ce que dit la Langue de Grandeur, O Opprimé des mondes!

Sans le froid, comment pourrait prévaloir la chaleur de Tes paroles, ô Exégète des mondes?
Sans les calamités, comment pourrait briller le soleil de Ta patience, ô Lumière des mondes?


Ne te lamente pas à cause des méchants. 

Tu as été créé pour endurer avec résignation, ô Patience des mondes!

Combien douce fut Ton apparition à l'horizon du Covenant, parmi les faiseurs de sédition, 

Combien douce fut Ton aspiration vers Dieu, ô Amour des mondes.

Par Toi la bannière de l'indépendance fut plantée sur les plus hauts sommets, 

et l'océan de générosité s'enfla, ô Extase des mondes.

Par Ton unicité le Soleil de l'Unité brilla, et par ton bannissement la terre de l'Unité fut ornée. 

Sois patient, ô Toi, Exilé des mondes.

Nous avons fait de l'avilissement le vêtement de gloire, 

et de l'affliction l'ornement de Ton temple, ô Orgueil des mondes.
Tu vois, les coeurs sont remplis de haine, 

Et il T'appartient de fermer les yeux,
ô Toi qui caches les péchés des mondes.

Quand les épées jaillissent, avance! 

Quand les flèches volent, élance-Toi! ô Toi, Sacrifice des mondes.

Verses-Tu des larmes, ou dois-Je en verser? 

Je devrais plutôt pleurer du petit nombre de Tes champions, 
O Toi qui as causé les lamentations des mondes.
En vérité, J'ai entendu Ton Appel, ô Bien-Aimé Très Glorieux;

Et maintenant le visage de Baha est illuminé par la chaleur des tribulations et par le feu de Ta parole étincelante, 
et Il s'est levé par fidélité au lieu du sacrifice, 
ne considérant que Ton bon plaisir, O Ordonnateur des mondes.

O 'Ali-Akbar, remercie ton Seigneur pour cette Tablette 

de laquelle tu peux respirer la senteur de Mon humilité 
et par laquelle tu peux connaître ce qui Nous a affligé dans le sentier de Dieu, 
l'Adoré de tous les mondes.
Si tous les serviteurs lisent cette Tablette et méditent sur son contenu, 

il s'allumera dans leur veines un feu qui embrasera les mondes.


Baha'u'llah

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